La pierre
Quand je rencontrai Nasreedin, il était dans la partie du désert qui borde le village. Son âne attendait, immobile, le museau penché, le bon vouloir de son maître. Peut-être se disait-il qu’en mettant ainsi sa tête plus près du sol, il échapperait un chouia à l’ardeur du soleil.
Nasreedin, lui, était entouré de trous qu’il semblait avoir creusés. Il tenait dans sa main droite une pierre qu’il jetait au loin avant de prendre sa pelle pour commencer de sonder le sable à l’endroit où elle était tombée.
Je m’approchai.
– Que fais-tu, Nasreedin ?
– Je cherche de l’eau.
– Ah ? Comment ça ?
– Ma pierre est magique. Je la lance et où elle touche le sol, je creuse.
Je montrai tous les trous.
– Cela n’a pas l’air d’être efficace. Ta pierre ne doit pas être si magique !
Nasreedin rit.
– Détrompe-toi. Ma pierre est réellement magique. Mais ce n’est pas sa faute si je suis un si piètre lanceur…